

London Design Festival 2025
Londres, en septembre, vibre d’une énergie particulière. Le London Design Festival transforme la ville en un immense terrain de jeu créatif où l’on ressent cette tension entre l’expérimental et le familier – le nouveau qui dialogue avec l’existant. Chaque arrêt de notre parcours témoigne d’un désir évident : rendre le design tangible, raconter des histoires à travers la matière et l’espace, créer des moments hors du temps.
Au cœur du festival, le Brompton Design District demeure l’un des pôles les plus attendus. Après dix-huit ans sous la houlette de Jane Withers, c’est Alex Tieghi-Walker qui reprend la direction. Fondateur de la galerie new-yorkaise TIWA Select, il défend une sensibilité artisanale, centrée sur le geste et la matière.
L’édition 2025, A Softer World, illustre ce parti pris. «Le fait-main convoque instantanément une idée de douceur, de délicatesse, qui appartient à la sphère du foyer. Je voulais vraiment mettre cela au cœur du thème : montrer la douceur comme une force, non comme une faiblesse », explique-t-il. Pour cela, il a invité plusieurs curateurs comme Rooms Studio, Tione Trice et Charlotte Taylor à investir des espaces résidentiels ou atypiques.

Cette dernière proposait une exposition intitulée « Soft World, Sharp Edges ».

Cet espace montre comment un intérieur peut accueillir à la fois tendresse et tension, intimité et affirmation. Déployée dans une unique chambre, l’exposition réunit le travail de trente créatrices – dont Amelia Stevens, Garance Vallée, Bel Williams, Grace Prince, Olivia Bossy, Laila Tara H…
L’installation soulève le vernis poli des intérieurs domestiques pour révéler les réalités multiples de la création féminine.
En transformant le familier en quelque chose de volontairement exposé, Charlotte conçoit le design à la fois comme scène et comme acteur, illuminant la chorégraphie des rituels quotidiens et la complexité d’un foyer.
Ici, la maison cesse d’être un simple décor passif. Elle devient une scène active – intime et performative – où le design s’affirme comme un médium d’action, de présence et de subversion.



La céramiste Emma Louise Payne a quant à elle ouvert les portes de sa maison d’enfance, transformée en galerie habitée, à l’occasion de l’exposition « The Objects We Live By ».
Chaque pièce de la demeure familiale accueille le travail d’un designer, non comme un objet lointain mais comme un invité discret du quotidien. Les pièces se glissent dans le salon, la cuisine ou le couloir – sans piédestal ni projecteur. On les « vit » plutôt qu’on ne les contemple. Payne fait de ce lieu un espace où le design s’intègre au tissu vivant de la maison. Une invitation à s’interroger : comment les objets façonnent-ils nos gestes, nos déplacements, nos regards ?
Les liens familiaux étaient aussi à l’honneur avec Tamart.
Cette jeune marque, fondée par l’architecte Amos Goldreich, rend hommage à ses parents – Tamar de Shalit et Arthur Goldreich, figures modernistes du XXᵉ siècle.
Sa première collection de mobilier revisite des créations en bois des années 1950-60, issues d’un fonds exceptionnel de plus de 10 000 plans et documents originaux, découverts et catalogués par Goldreich. Chaque pièce, réinterprétée avec rigueur, conserve la pureté et l’intemporalité du modernisme.
Une manière d’inscrire l’héritage de ses parents dans le présent, et d’en ouvrir un nouveau chapitre.
Chaque pièce de la collection est fabriquée au Royaume-Uni et en Europe, à partir de matériaux sourcés de manière durable.


Au Shoreditch Town Hall, House of Icon a présenté un mélange de marques établies, telles que Another Country, aux côtés d’une sélection de designers émergents et indépendants. Nous avons particulièrement apprécié le travail de la designer britannique Lucie Reuter – du mobilier en bois massif conçu pour être assemblé sans vis apparentes ; du studio Grob Design, basé à Istanbul – avec la table basse Milan alliant bois et métal ; ainsi que de la designer thaïlandaise Thanapond Sukthana du Jaajr Studio.
Sa lampe Luna Luna s’inspire du motif en spirale de la couture traditionnelle. Elle se compose de plusieurs niveaux de tissu, créant un jeu d’ombres qui enveloppe la forme lorsque la lumière est allumée. La pièce capture le flux dynamique du changement – croissance, mouvement, renouveau – dans une forme lumineuse d’une poésie rare.
Un objet ancré dans l’artisanat mais ouvert sur l’universel.
Et c’est dans un autre registre, mais avec la même intensité, que Lightmass – fondé par les designers Raw Edges – a pris possession du sous-sol brut du Wax Building.
Ici, la lumière ne se contente plus d’éclairer : elle devient architecture. Les pièces, d’une légèreté extrême, se déploient comme des structures-plume, qui dialoguent avec l’espace. Dans l’obscurité du lieu, la collection déploie une force hypnotique.


Nous avons conclu notre parcours au showroom Heathfield & Co, partenaire privilégié de la boutique. Découvrir en vrai la collection The Haze fut un moment fort : une ligne aérienne, tout en transparence, qui confirme notre coup de cœur pour ces suspensions textiles.
Nous avons également beaucoup aimé leurs nouveaux tissus en lin, d’une élégance sobre, qui permettent de personnaliser les luminaires de la marque avec des abat-jours sur mesure, et d’apporter une touche singulière à chaque intérieur.
Heathfield s’est imposé par l’élégance de ses abat-jour en tissu. L’aventure commence il y a plus de quarante ans, lorsque Andrew Watson, en quête d’un bien à rénover, tombe sur l’atelier d’un artisan à Bromley, Londres. Frappé par la qualité du geste, il renonce à ses plans immobiliers. Plutôt que transformer les murs, il choisit de sauver le métier.

La London Design Week 2025 le rappelle avec force : le design ne décore pas, il agit. Il transforme l’espace – et parfois, notre regard.
Crédit Photo Couverture : Courtesy London Design Festival and Paul Cocksedge via Wallpaper
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London Design Festival 2025
Londres, en septembre, vibre d’une énergie particulière. Le London Design Festival transforme la ville en un immense terrain de jeu créatif où l’on ressent cette tension entre l’expérimental et le familier – le nouveau qui dialogue avec l’existant.
Chaque arrêt de notre parcours témoigne d’un désir évident : rendre le design tangible, raconter des histoires à travers la matière et l’espace, créer des moments hors du temps.

Au cœur du festival, le Brompton Design District demeure l’un des pôles les plus attendus. Après dix-huit ans sous la houlette de Jane Withers, c’est Alex Tieghi-Walker qui reprend la direction. Fondateur de la galerie new-yorkaise TIWA Select, il défend une sensibilité artisanale, centrée sur le geste et la matière.
L’édition 2025, A Softer World, illustre ce parti pris. «Le fait-main convoque instantanément une idée de douceur, de délicatesse, qui appartient à la sphère du foyer. Je voulais vraiment mettre cela au cœur du thème : montrer la douceur comme une force, non comme une faiblesse », explique-t-il. Pour cela, il a invité plusieurs curateurs comme Rooms Studio, Tione Trice et Charlotte Taylor à investir des espaces résidentiels ou atypiques.
Cette dernière proposait une exposition intitulée « Soft World, Sharp Edges ».

Cet espace montre comment un intérieur peut accueillir à la fois tendresse et tension, intimité et affirmation. Déployée dans une unique chambre, l’exposition réunit le travail de trente créatrices – dont Amelia Stevens, Garance Vallée, Bel Williams, Grace Prince, Olivia Bossy, Laila Tara H…
L’installation soulève le vernis poli des intérieurs domestiques pour révéler les réalités multiples de la création féminine. En transformant le familier en quelque chose de volontairement exposé, Charlotte conçoit le design à la fois comme scène et comme acteur, illuminant la chorégraphie des rituels quotidiens et la complexité d’un foyer.
Ici, la maison cesse d’être un simple décor passif. Elle devient une scène active – intime et performative – où le design s’affirme comme un médium d’action, de présence et de subversion.

La céramiste Emma Louise Payne a quant à elle ouvert les portes de sa maison d’enfance, transformée en galerie habitée, à l’occasion de l’exposition « The Objects We Live By ».
Chaque pièce de la demeure familiale accueille le travail d’un designer, non comme un objet lointain mais comme un invité discret du quotidien. Les pièces se glissent dans le salon, la cuisine ou le couloir – sans piédestal ni projecteur. On les « vit » plutôt qu’on ne les contemple. Payne fait de ce lieu un espace où le design s’intègre au tissu vivant de la maison. Une invitation à s’interroger : comment les objets façonnent-ils nos gestes, nos déplacements, nos regards ?


Les liens familiaux étaient aussi à l’honneur avec Tamart. Cette jeune marque, fondée par l’architecte Amos Goldreich, rend hommage à ses parents – Tamar de Shalit et Arthur Goldreich, figures modernistes du XXᵉ siècle.
Sa première collection de mobilier revisite des créations en bois des années 1950-60, issues d’un fonds exceptionnel de plus de 10 000 plans et documents originaux, découverts et catalogués par Goldreich. Chaque pièce, réinterprétée avec rigueur, conserve la pureté et l’intemporalité du modernisme. Une manière d’inscrire l’héritage de ses parents dans le présent, et d’en ouvrir un nouveau chapitre.
Chaque pièce de la collection est fabriquée au Royaume-Uni et en Europe, à partir de matériaux sourcés de manière durable.

Au Shoreditch Town Hall, House of Icon a présenté un mélange de marques établies, telles que Another Country, aux côtés d’une sélection de designers émergents et indépendants. Nous avons particulièrement apprécié le travail de la designer britannique Lucie Reuter – du mobilier en bois massif conçu pour être assemblé sans vis apparentes ; du studio Grob Design, basé à Istanbul – avec la table basse Milan alliant bois et métal ; ainsi que de la designer thaïlandaise Thanapond Sukthana du Jaajr Studio.
Sa lampe Luna Luna s’inspire du motif en spirale de la couture traditionnelle. Elle se compose de plusieurs niveaux de tissu, créant un jeu d’ombres qui enveloppe la forme lorsque la lumière est allumée. La pièce capture le flux dynamique du changement – croissance, mouvement, renouveau – dans une forme lumineuse d’une poésie rare.
Un objet ancré dans l’artisanat mais ouvert sur l’universel.

Et c’est dans un autre registre, mais avec la même intensité, que Lightmass – fondé par les designers Raw Edges – a pris possession du sous-sol brut du Wax Building.
Ici, la lumière ne se contente plus d’éclairer : elle devient architecture. Les pièces, d’une légèreté extrême, se déploient comme des structures-plume, qui dialoguent avec l’espace.
Dans l’obscurité du lieu, la collection déploie une force hypnotique.

Nous avons conclu notre parcours au showroom Heathfield & Co, partenaire privilégié de la boutique. Découvrir en vrai la collection The Haze fut un moment fort : une ligne aérienne, tout en transparence, qui confirme notre coup de cœur pour ces suspensions textiles.
Nous avons également beaucoup aimé leurs nouveaux tissus en lin, d’une élégance sobre, qui permettent de personnaliser les luminaires de la marque avec des abat-jours sur mesure, et d’apporter une touche singulière à chaque intérieur.

La London Design Week 2025 le rappelle avec force : le design ne décore pas, il agit. Il transforme l’espace – et parfois, notre regard.
Crédit Photo Couverture : Courtesy London Design Festival and Paul Cocksedge via Wallpaper.
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